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Évanescence et douceur : l’héritage pictural de Lê Thị Lựu

  • Photo du rédacteur: Anna Kerviel
    Anna Kerviel
  • 26 sept.
  • 3 min de lecture

Dépeindre la fragilité des instants, l’évanescence d’une enfance bercée par la vie rurale… Tel fut le fil conducteur de l’œuvre de Thị Lựu (1911-1988), une figure singulière et rare de l’art moderne vietnamien. À travers sa production, limitée mais précieuse, cette pionnière a marqué l’histoire de la peinture sur soie et a su donner voix à l’intime dans un univers artistique encore dominé par les hommes.


Une artiste précoce et pionnière


Née en 1911 dans la province de Bắc Ninh, Thị Lựu s’inscrit très jeune à l’École des Beaux-Arts de l’Indochine, fondée par Victor Tardieu en 1924. Acceptée à seulement seize ans dans la section peinture, elle rejoint la prestigieuse troisième promotion aux côtés d’artistes tels que Trần Quang Trân et Phạm Hữu Khanh. Rapidement, son style trouve sa voie dans le procédé délicat de la peinture sur soie, dont la légèreté s’accorde parfaitement à sa sensibilité.

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Sortie majeure de sa promotion en 1932, elle s’oriente d’abord vers l’enseignement avant de suivre son époux, Ngô Thế Thân, d’abord en Guinée puis en France où le couple s’installe définitivement en 1946. Après une longue parenthèse, ce n’est qu’en 1956 qu’elle reprend véritablement ses pinceaux, entamant alors une période créative décisive pour l’art moderne vietnamien.


Un regard tendre sur la vie rurale

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Encre et gouache sur soie marouflée sur panneau isorel

Signé et daté en bas à gauche 

33,4 x 24,5 cm

Nous aurons le plaisir de présenter ce tableau le 28 novembre prochain lors de la vente d'art asiatique organisée par Cannes enchères.



Parmi son corpus restreint d'œuvres, la "Fillette au panier de fruit" est particulièrement caractéristique de l'univers de l'artiste. Datée de 1961, l'œuvre depeint une jeune fille en tunique traditionnelle blanche, coiffée d’un serre-tête bleu, assise dans un paysage champêtre. Sous un ciel gris, elle caresse doucement l’herbe, semblant se reposer après avoir récolté des fruits. En arrière-plan, une maison blanche fait écho à la pureté de son vêtement et de son innoncence, tandis qu’un ruisseau traverse les hautes herbes.


Ce tableau, de petit format, capture un moment suspendu, empreint d’une poésie silencieuse. Le regard sombre de l’enfant, tourné vers le spectateur, semble inviter à partager la simplicité et la beauté de ce quotidien rural et bucolique.


Sujet d’Orient, traitement moderne d’Occident


Les femmes et les enfants occupent une place centrale dans l’œuvre de Lê Thị Lựu. Ses compositions révèlent une palette vive mais délicate, travaillée dans des dégradés proches du sfumato, une technique qui confère une douceur particulière aux contours. Si ses racines vietnamiennes nourrissent ses thèmes, son approche picturale traduit aussi l’influence des impressionnistes français, maîtres du paysage et des atmosphères fugitives.


Un héritage rare et précieux


Décédée en 1988, Lê Thị Lựu laisse derrière elle un corpus restreint d’œuvres, ce qui contribue aujourd’hui à leur rareté et à leur grande valeur. Une partie de ce patrimoine est précieusement conservée au Musée des Beaux-Arts de Chí Minh-Ville, témoignant de l’importance de son apport à l’histoire de l’art vietnamien.


A travers sont art, Lê Thị Lựu montrait la beauté des gestes simples et des moments de la vie quotidiens. Ses toiles sont comme des fenêtres rêvées sur un Vietnam d’autrefois, pleines de douceur et de nostalgie.



Le cabinet Gauchet Art Asiatique met à votre disposition son expertise reconnue pour l’authentification, l’évaluation et la mise en valeur des œuvres Lê Thị Lựu et des artistes de l'École des beaux-arts du Vietnam. N’hésitez pas à nous contacter pour tout accompagnement personnalisé.

 
 
 

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